Français de l’Île Maurice. La vie continue.

L’épidémie de Covid-19 partie d’Asie s’est peu à peu étendue au monde entier. Les réponses se ressemblent, gestes barrière, distanciation sociale, confinement. Les modes de vie rendent pourtant l’application de ces mesures plus ou moins faciles selon les pays. Comment les Français vivent-ils l’épidémie à l’Île Maurice ? Retour d’expérience de Charles de Loppinot, Président de l’UFE.

UFE Monde : Charles qui es-tu  ? peux-tu te  présenter en quelques lignes ?

Charles de Loppinot : Je suis arrivé à l’Île Maurice en aout 1996, cela fait donc maintenant presque 24 ans. Je ne suis pas arrivé en terrain complètement inconnu parce que j’avais épousé en 1995, Brigitte, une mauricienne rencontrée à Paris. 
Avant mon départ, je fais la connaissance d’Éric Bonjour, qui est alors le directeur d’Excite (moteur de recherche) en France et qui cherche quelqu’un pour diriger la compagnie Mediatool sur l’île. Mon adaptation a été facilitée aussi bien sur le plan social que sur le plan professionnel, puisqu’en arrivant, j’ai organisé la 1ère Conférence sur l’internet à l’Île Maurice avec comme invité, le Professeur Joël de Rosnay, dont je suis depuis, le correspondant ici. Le monde des TIC était à ce moment-là à son balbutiement. Le groupe Lagardère nous sous traitait le développement de ses sites internet et entre autres celui du groupe ACCOR. En 2001, nous lancions le 1er mail Center de l’île, je dis bien mail Center parce que toutes les communications passaient par satellite. Les câbles sous-marins n’existaient pas à l’époque. En 2002, mon épouse et moi créons une agence de voyage et une compagnie de Location de villas privées sur l’île que nous revendons en 2014 à un grand groupe mauricien.

UFE Monde : Où es-tu en ce moment ?

Charles de Loppinot : Sur le plan professionnel, mon activité, compte tenu de la situation, est au ralenti. Le confinement imposé à l’Île Maurice depuis plusieurs semaines n’est pas un vrai problème pour moi car mon bureau est à la maison depuis maintenant 3 ans, je n’ai rien changé de mes habitudes. Je me réveille à 6h. la rigueur est importante, c’est pour cela que malgré le confinement, je continu à me mettre en tenue de travail (Pantalon, chemise). La seule entorse à la règle est que je m’arrête à 15h30 pour faire des activités avec ma famille : travail scolaire, si besoin, jardinage et 1 jour sur 2, 1h de sport. 
C’est vrai que je suis très privilégié car je vis dans un endroit qui me permet de vivre le confinement dans un espace permettant de faire cela sans sortir.

Comment l’UFE parvient elle à maintenir le lien social à distance ?

Charles de Loppinot : Sur le plan social, tout d’abord, je n’ai pas fait de différence entre Français et Mauriciens car nous devons être tous solidaires. 
Pour commencer, j’ai organisé, dès le début du confinement et la fermeture de tous les supermarchés, la commande et la livraison de légumes et de fruits frais dans la région où je suis. Mon mail adressé, au début, à ma famille et à quelques amis a vite fait le tour de l’île ce qui m’a valu de nombreux appels que je ne pouvais satisfaire qu’en donnant les coordonnées de la compagnie en question. 
La première livraison a été de 60 paniers, la 2ème de 83 et je suis arrivé à 115 paniers et cela parce que l’on m’a bloqué :).
Sur un plan plus associatif, je suis en contact avec les Conseillers Consulaires mais aussi avec certaines autres associations dont plus précisément la SEB (Société d’Entraide et de Bienfaisance) qui vient en aide aux personnes en difficulté. Le Vice-Président est aussi un membre actif de l’UFE. Nous nous parlons souvent.
La communication à travers WhatsApp est un must mais la page Facebook de l’UFE Ile Maurice relaie des informations importantes que je partage sur ma page personnelle.

Des conseils pratiques pour mieux vivre l’isolement social ?

Charles de Loppinot : Pour vivre le mieux possible l’isolement, il faut s’imposer des règles, d’abord pour soi mais aussi pour montrer à ses enfants, quand on en a, que, malgré la situation, il ne faut pas se laisser aller. Nous ne sommes pas en période de vacances.

Un petit message pour les Français aux 4 coins du monde ?

Charles de Loppinot : Nous vivons tous des moments difficiles, je pense surtout à ceux qui vivent en appartement et qui n’ont pas la chance d’avoir de jardin.
Ne regardons pas derrière mais devant.
 
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